Orange : la recherche du futur président confiée à Brigitte Lemercier

Orange prépare la succession de Jacques Aschenbroich. Brigitte Lemercier mène la recherche du futur président, entre enjeux politiques et défis stratégiques.

Orange : la recherche du futur président confiée à Brigitte Lemercier

Le mandat de Jacques Aschenbroich, actuel président d’Orange, touche à sa fin. Le groupe télécoms a confié à la chasseuse de têtes Brigitte Lemercier la mission de sélectionner son successeur, dans un contexte politique incertain et alors que les enjeux stratégiques du groupe se multiplient.

Une succession ouverte dans un contexte politique flou

Jacques Aschenbroich, ancien patron de Valeo, dirige Orange depuis 2022. Arrivé à la limite d’âge fixée par les statuts du groupe (71 ans), il devra céder la présidence en mai 2026, sauf décision exceptionnelle du conseil pour prolonger son mandat.
Orange a donc mandaté Brigitte Lemercier, figure incontournable du recrutement de dirigeants du CAC 40, à l’origine notamment de l’arrivée de Luca de Meo chez Renault et de Catherine MacGregor chez Engie, pour piloter cette transition.

Selon plusieurs sources, trois profils seraient déjà à l’étude. Deux d’entre eux, Bruno Mettling (ancien DRH d’Orange) et Pierre Louette (ex-directeur général délégué), ont déjà été évoqués par le passé. Mais un troisième nom, plus inattendu, agite les couloirs du groupe.

Le retour possible de Stéphane Richard

L’ancien PDG d’Orange, Stéphane Richard, ferait partie des candidats potentiels. Écarté en 2022 lors de la séparation des fonctions de président et de directeur général en raison de sa condamnation dans l’affaire Tapie-Crédit Lyonnais, il a vu cette décision partiellement annulée par la Cour de cassation en juin 2025.
Désormais banquier d’affaires chez Perella Weinberg Partners, où il conseille notamment Free, Stéphane Richard pourrait tenter un retour au sein du groupe qu’il a dirigé pendant plus d’une décennie.

Ses atouts : une connaissance fine d’Orange et de sa directrice générale Christel Heydemann, qu’il avait fait entrer au conseil d’administration en 2017, et une expérience stratégique dans les projets de consolidation du marché télécom français. Ce savoir-faire est jugé crucial à l’heure où le secteur évoque de nouveau la possibilité de passer de quatre à trois opérateurs.

L’État, actionnaire décisif dans le choix final

L’État français, via l’Agence des participations de l’État et Bpifrance, détient environ 23 % du capital d’Orange. Son influence sur le choix du futur président sera déterminante.

La proximité supposée de Stéphane Richard avec Emmanuel Moulin, secrétaire général de l’Élysée, pourrait jouer en sa faveur, mais l’instabilité politique actuelle complique toute projection. La nomination, initialement envisagée entre janvier et février 2026, pourrait être retardée selon l’évolution du gouvernement et du ministère de l’Économie.

D’autres profils évoqués pour un groupe en mutation

D’autres noms circulent également : Pascal Cagni (président de Business France), Gilles Grapinet (ancien PDG de Worldline) ou François Barrault (président du Digiworld Institute). Le conseil d’administration privilégie des profils capables d’accompagner la transformation d’Orange autour de deux axes : la consolidation du marché télécom européen et l’intégration accrue de l’intelligence artificielle dans ses activités.

Contactés par la presse, les principaux intéressés n’ont pas souhaité commenter. Pierre Louette, actuellement à la tête du groupe Les Échos-Le Parisien, a cependant démenti toute candidature.

Une décision stratégique pour l’avenir d’Orange

Au-delà d’un simple changement de gouvernance, cette succession intervient à un moment clé. Orange cherche à redéfinir son positionnement dans un secteur en recomposition, marqué par la pression concurrentielle, la montée de l’IA et la nécessité de rentabiliser ses infrastructures.

Le choix du futur président sera donc un signal fort envoyé aux marchés comme à l’État sur la trajectoire à venir du premier opérateur télécom français.